Quelque part, dans le désert... ~ pv ma démone d'amour <3

Raphael Dashwood, ex-ange devenu démon, en finissait avec sa dernière trouvaille. Une jeune fille qui serait bientôt portée disparue. Mais pas avant quelques temps, elle est censée être partie en randonnée dans le désert en solitaire. C’était tellement facile de pousser les humains à prendre des décisions stupides et carrément dangereuses pour eux-mêmes. Mais voila, Raphael s’était bien amusé avec elle un temps, maintenant il s’ennuyait. Et ferme en plus.
« Tu n’as pas plus de matériel ? C’est le désert ! »
« T’inquiète pas, je gère. » avait-il répondu d’un ton monocorde, en regardant au loin les dunes. Les mains dans les poches, il avait juste une chemise à carreau, un pantalon de tissus épais et des lunettes de soleil. Un randonneur normal, comme cette fille qu’il accompagnait, aurait pris avec lui de bonnes chaussures de marche, un chapeau pour s’éviter les insolations, de l’eau et tout un tas de bazar dans un gros sac pour passer les nuits froides.
« Heureusement que j’ai pensé pour deux ! » s’applaudit la demoiselle. Raphael ne lui offrit qu’un petit sourire pour récompenser son esprit d’initiative, mais certainement pas lui proposer de porter son sac à sa place. Elle avait tenu à se charger comme une mule, qu’elle assume. Quelle idiote !

Après quelques heures de marche sous le soleil, la jeune fille proposa de faire une pause. Raphael, frais comme un gardon, ne s’étonnait même pas qu’elle veuille s’arrêter maintenant. Il aurait aimé être un peu plus loin, histoire d’être sûr que personne ne pourrait les découvrir avant qu’il n’en ait fini, mais finalement, cette place ou une autre.
« Tu veux boire ? » Elle le dérangea dans ses pensées, lui tendant une bouteille d’eau qui avait dû être fraiche au départ. Il attrapa la bouteille, d’un geste calme, et commença à verser son contenu par terre. « Mais tu es fou ! » Cria-t-elle lorsqu’elle s’en aperçu. Il avait recraché quelques miettes de son gâteau sec à cette occasion, et rattrapé la bouteille quasiment vidée. « Qu’est-ce que tu as fait ? Il faut rentrer maintenant, on va mourir ! » gémit-elle
« On ne rentre pas. Enfin pas maintenant. En fait, c'est toi qui ne rentrera pas. » lui dit-il avec une voix profonde, en enlevant ses lunettes. Ses yeux virèrent instantanément au noir d’encre, et son sourire pincé s’étira en un rictus plutôt effrayant. Mais elle savait déjà ce que cela signifiait.

Son petit frère lui avait déjà dit qu’il avait une attitude étrange, cet homme. Qu’il ne le sentait pas ce voyage. Qu’il jurerait ses grands dieux qu’il l’avait vu tuer quelqu’un dans une ruelle, deux nuits plus tôt. Elle avait rigolé en disant qu’il était l’homme le plus doux qu’elle n’avait jamais rencontré et qu’il était incapable de faire de mal à une mouche. Quelle erreur !

A présent, elle se rendait compte que son frère avait peut-être eu raison. Elle aurait dû aller à la piscine avec lui en fait.

Elle fut consciente tout le long de son agonie, c’était sa partie préférée. Et inutile d’hurler, les environs étaient déserts. Même les chacals avaient fuit, avec l’envie de tuer qui émanait du démon, impossible de ne pas trembler à des kilomètres à la ronde. Elle avait pleuré et eu une dernière pensée pour son frère qui avait eu raison, puis finalement, son calvaire avait pris fin.
L’ancien Ange avait haussé un sourcil et soupiré, un peu vexé que c’en soit fini si vite. Il sorti une cigarette de sa poche, et se posa sur une pierre juste à coté du corps à coté de lui. Il alluma sa récompense et après une inhalation, il expira longuement la fumée. Il jeta un dernier regard au corps qui ne ressemblait plus à rien, et s’en désintéressa aussitôt. Quelques gouttes avaient parsemé sa peau encore blanche ainsi que sa chemise et ça partira jamais au lavage !, et ses pupilles reprirent leur couleur humaine uniquement lorsqu’il eu finit de fumer son tabac.
Se levant enfin, après cinq petites minutes de pause, il remit ses mains dans ses poches comme si de rien, reposa ses lunettes sur son nez et reparti vers l’endroit d’où il était venu.

Seulement une présence s’était manifestée près de lui. Il l’aurait reconnue les yeux fermés, le nez bouché et victime d’une otite, il saurait toujours dire lorsqu’elle était près de lui. Sa douce amie au pas félin s’approcha de lui, alors qu’il retirait ses lunettes. Il tendit une main pour qu’elle pose la sienne à l’intérieur. Il lui fit faire un petit pas de danse, et enroula ses bras autour de sa taille fine. Pour la première fois depuis plusieurs jours, son sourire montrait autre chose que de la haine ou rien du tout. Posant ses lèvres sur celle de sa concubine, Raphael la salua en ces termes « Bonjour à toi déesse de mes nuits. Que me vaut ta présence divine à mes cotés ? » Avec un sourire charmeur et un ton plus que tendre et définitivement sous le charme de ses yeux ravageurs.